Depuis quelques années, l’intelligence artificielle générative bouleverse les modes de production de contenu, notamment dans les secteurs du web et de l’édition.
Impactant la créativité et la productivité, cette technologie s’est imposée comme un outil incontournable pour de nombreux métiers.
L’IA excelle dans la création de divers médias : texte, images, vidéos, voix, et même musique. Chacun de ces domaines bénéficie d’applications concrètes qui transforment les pratiques professionnelles et enrichissent les expériences des utilisateurs.
Le texte, média des rédacteurs, journalistes, marketeurs et communicants
Dans le domaine de la production textuelle, l’IA générative est devenue un outil pour les rédacteurs, les éditeurs et les communicants. Des plateformes comme ChatGPT, Mistral AI, LLaMa, Gemini et autres Deepseek sont capables de générer des articles de blog, des descriptions de produits, des newsletters et même des romans. Mais un site comme synthographie.fr, qui propose des tutoriels sur les différentes formes d’IA générative, a aussi testé les limites des LLM : incapables de dire la vérité, comme de reproduire un style littéraire précis.
En termes de trafic, le texte écrit par IA un succès toutefois mitigé : en effet Google privilégie le contenu écrit par des humains, or il est la voie d’accès principale au web. Des tests ont montré que des articles par IA ont 5 à 10 fois moins de trafic que des articles écrits à la main.
L’IA est pourtant de plus en plus utilisée sur le web, par exemple par les médias en ligne. Un article du journal LeMonde.fr révélait en février 2025 qu’un site d’info publiait jusqu’à 6000 articles générés par IA par jour… mais ce, en partie en plagiant le contenu de grands périodiques, ou en inventant des infos…
Dans le domaine de l’éducation, des startups exploitent l’IA pour créer des modules pédagogiques adaptés à chaque étudiant – ce qu’un prof humain n’a évidemment jamais le temps de faire. Par ailleurs, les apprentis écrivains peuvent trouver dans ces outils une aide précieuse pour structurer leurs idées ou enrichir leur vocabulaire.
En marketing, l’IA se répand, parce qu’elle accélère la création de contenus pour les réseaux sociaux, comme les interactions par mail ou tchat avec les clients.
Malgré ses performances impressionnantes, l’IA textuelle a ses limites. Elle peut générer des contenus erronés : c’est le cas de l’IA d’Apple chargée de résumer l’actualité, et qu’Apple a retiré parce que l’IA publiait de fausses nouvelles.
L’IA, imparfaite, peut aussi manquer de nuances culturelles et contextuelles, ce qui nécessite une supervision humaine pour garantir la qualité et la fiabilité de ses écrits… ce qui annule une partie des bénéfices qu’elle apporte.
Les images, la création visuelle accessible aux non-graphistes
Dans le domaine visuel, l’IA générative a un sérieux impact sur la manière dont les images sont produites. Des outils comme DALL-E, MidJourney et Stable Diffusion permettent de créer des illustrations à partir de simples descriptions textuelles, ou d’autres images. Cette capacité ouvre des perspectives infinies pour les artistes, les publicitaires et les créateurs de contenu.
Par exemple, les agences de publicité utilisent ces technologies pour concevoir des visuels sur mesure en un temps record. Un client désire un paysage fictif pour illustrer une campagne ? Une brève description suffit pour générer un résultat réaliste ou artistique selon le besoin.
Dans l’industrie du jeu vidéo, l’IA permet de créer des textures et des environnements immersifs, réduisant les coûts de production tout en augmentant la richesse des détails.
Pour illustrer un site web, les webdesigners peuvent générer des images dans un style graphique et une palette de couleur donnés, beaucoup plus rapidement qu’un-e graphiste.
Cependant, ces avancées suscitent des débats. Les artistes traditionnels craignent que leurs créations soient copiées ou exploitées par les algorithmes. Les discussions autour de la propriété intellectuelle sont un des enjeux centraux du sommet de l’IA qui se tient actuellement à Paris.
La vidéo, vers une production audiovisuelle automatisée
La vidéo est un autre domaine où l’IA générative brille par ses performances, après des débuts poussifs. Elle permet de créer des vidéos à partir de descriptions ou de deux images, une de début et une de fin. Des plateformes comme Runway ou Synthesia rendent accessible la création de vidéos explicatives ou promotionnelles sans compétences techniques avancées en réalisation ou montage.
Un exemple notable est l’utilisation de l’IA pour les deepfakes. Bien que controversée, cette technologie a des applications légitimes, comme la traduction audiovisuelle. Imaginez un conférencier parlant dans une langue et apparaissant à l’écran avec une synchronisation parfaite des lèvres dans une autre langue.
L’IA vidéo s’utilise aussi dans le domaine du marketing : les entreprises créent des avatars animés personnalisés pour interagir avec leurs clients, renforçant ainsi l’expérience utilisateur.
Toutefois, la vidéo générée par IA soulève des questions éthiques. Les manipulations malveillantes et les fake news visuelles constituent une menace à laquelle les régulateurs doivent répondre.
La voix et la musique, synthèse vocale et créations sonores à la carte
Enfin, l’IA excelle dans la production de contenu audio, qu’il s’agisse de voix ou de musique. Les synthétiseurs vocaux, comme ceux d’ElevenLabs, génèrent des voix réalistes pour les podcasts, les livres audio ou les assistants vocaux. L’IA de synthèse vocale est également utilisée pour personnaliser l’expérience client, par exemple dans les répondeurs téléphoniques intelligents.
En musique, des outils comme Suno composent des morceaux adaptés à divers contextes : bandes-son pour des vidéos, playlists personnalisées ou même accompagnements pour des artistes. Par exemple, un réalisateur indépendant peut créer une ambiance sonore unique pour son court-métrage sans engager un compositeur.
Ces avancées offrent une liberté créative sans précédent, mais elles soulèvent également des interrogations sur la place des artistes dans cette économie. Comment valoriser dorénavant l’originalité humaine face à une production automatisée et à bas coûts ?
Conclusion
Les médias produits par l’IA générative illustrent la richesse et la complexité des avancées technologiques en 2025. Texte, image, vidéo, voix ou musique, ces outils repoussent les frontières de la création et la rendent possible pour des personnes qui n’avaient pas de talent artistique particulier.
Cependant, leur usage appelle à une réflexion approfondie sur les questions éthiques et sociétales. L’équilibre entre innovation et responsabilité sera la clé pour exploiter pleinement le potentiel de l’IA générative dans les années à venir.